| Tribune Septembre 2023

Tribune Septembre 2023

Jalousie au travail : êtes-vous victime du syndrome du grand-coquelicot ?

Par Manon le Naour, Directrice du développement d’IPRH Consultants, Formatrice en management, communication, vente, ressources humaines, auditrice. Coach certifiée.

Ce syndrome affecterait toutes les personnes qui se sentent victimes de rejet ou de critiques après une récente réussite. Il toucherait en particulier les femmes.

Jalousie au travail : êtes-vous victime du syndrome du grand-coquelicot ?

C’est quoi ce syndrome au nom étrange ?

Depuis votre promotion, certains collègues se sont éloignés ou dévalorisent en permanence votre travail, vous avez l’impression que votre réussite dérange ? Vous voilà peut-être victime du syndrome du grand-coquelicot ou « tallest poppy syndrome » en anglais. Derrière ce nom farfelu, se cache un syndrome à prendre au sérieux car il peut être à l’origine de nombreux maux en entreprise. Imaginez-vous comme la plus grande de ces jolies fleurs rouges : vous poussez plus haut et vous faites de l’ombre à vos collègues, alors ils décident de vous « couper », c’est-à-dire de vous remettre à leur niveau en vous dévalorisant. Votre seul tort selon eux ? Vous vous démarquez trop ! Et ils ont décidé de vous le faire payer. Ce sentiment peut être ressenti par tous les salariés critiqués ou dénigrés par leurs collègues à cause de leur succès.

L’origine de l’expression nous viendrait tout droit d’Australie. Dans le pays, « couper les grands coquelicots » signifie « critiquer des personnes qui réussissent ». Cette expression a été reprise et popularisée par l’entrepreneuse et chercheuse canadienne, Rumeet Billan dans une étude intitulée le syndrome du Grand coquelicot qui analyse ce phénomène de jalousie dans le milieu professionnel, en particulier chez les femmes.

Les femmes plus touchées

Selon l’étude, ce syndrome toucherait principalement les femmes qui réussissent ou les dirigeantes, les fameuses « girl boss ». Elle révèle que 87% des femmes auraient subi des remarques dépréciatives, du harcèlement moral ou des comportements agressifs quand elles avaient montré des signes de réussite dans leurs carrières.

Selon cette même étude, la jalousie, le sexisme et la misogynie seraient les causes les plus fréquentes de ces agissements malveillants. « Après avoir été la première femme de mon entreprise à être promue au comité de direction, plusieurs collègues masculins ont cessé de me parler » confie l’une des témoins de l’étude. On retrouve souvent ce syndrome du grand-coquelicot dans des milieux professionnels très concurrentiels.

Un réel mal-être au quotidien

Cette dévalorisation permanente peut s’avérer très difficile à vivre au quotidien. Près de 67% des personnes interrogées dans l’étude évoquent une perte de confiance en elles, des troubles du sommeil, un sentiment d’insécurité et un réel mal-être. Les personnes atteintes par le syndrome vont donc avoir tendance à se dévaloriser et à croire qu’elles ne méritent finalement pas ce succès. Le syndrome du grand-coquelicot peut donc avoir un impact négatif sur leurs carrières. Pour éviter de subir jalousies et mesquineries au quotidien, certaines vont aller jusqu’à refuser une nouvelle opportunité professionnelle ou vont se mettre en retrait dans leur travail.

Les signes qui doivent alerter

Une nouvelle responsabilité ou une récompense professionnelle sont habituellement les éléments déclencheurs du syndrome du grand coquelicot. La plupart des femmes de l’étude évoquent une dégradation de leur relation avec leurs collègues après une promotion ou un changement de poste. Cela peut commencer par des petites réflexions désobligeantes de vos collègues après un compliment de votre boss et aller jusqu’à la mise à l’écart dans une équipe. Les témoignages de l’étude évoquent un dénigrement permanent de leur travail ou de leur comportement. Si vous êtes alerté par un de ces signaux, n’attendez pas, il est temps de lutter contre ce vilain coquelicot !

Comment éviter le syndrome du grand-coquelicot ?

Voici quelques conseils :

Briser le silence

Si vous en êtes victime, essayez d’en parler avec l’un de vos supérieurs ou une personne en qui vous avez confiance au sein de votre entreprise. Il devrait pouvoir vous aider à apaiser la situation et en parler au sein de votre équipe. Si vous rendez compte que l’un de vos collègues en est victime, essayez de prévenir aussi l’un de vos managers ou un responsable de ressources humaines.

Bien s’entourer

Essayez de prendre du recul sur la situation en vous entourant de personnes bienveillantes dans votre entourage. Elles sauront vous écouter et vous rappeler qu’elles sont fières de vous et de votre réussite. Vous pouvez vous appuyer par exemple sur d’anciens collègues qui n’ont jamais douté de vos talents ou sur des amis proches qui vous aiment comme vous êtes.

Ne pas se sentir coupable

Vous réussissez dans tout ce que vous entreprenez et tant mieux pour vous ! Vous méritez votre succès. Ne gaspillez pas votre énergie à essayer de renouer avec vos collègues jaloux. Restez confiant dans vos capacités pour éviter de basculer dans un autre syndrome tout aussi sournois : le syndrome de l’imposteur. (Lire notre tribune de septembre 2022). Vous avez mérité ce succès ou ce nouveau poste parce que vous avez tout simplement bien travaillé ! Soyez-en convaincu.

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TRIBUNE BONUS DE SEPTEMBRE

Repartir quelques jours en septembre ? Adoptez le concept des micro-vacances !!

Par l’équipe d’IPRH Consultants.

Vous avez l’impression de ne pas vous être assez reposé durant vos congés estivaux ? La rentrée et le mois de septembre s’annoncent déjà stressants ? La perspective de vos futures vacances vous apparaît (trop) lointaine ? Quelques micro-vacances pourraient vous faire du bien. Explications.

Les micro-vacances, une question d’état d’esprit

Selon une étude du site de voyage Expedia, sept Français sur dix souffriraient d’un manque de « vraies vacances ». Pour y remédier, les micro-vacances sont une solution simple. Le principe, vous le connaissez sûrement déjà, consiste à prendre des vacances sur deux ou trois jours à plusieurs moments dans l’année. Une sorte de week-end rallongé qui ne nécessite qu’un jour de congés à poser en plus, par exemple le lundi ou le vendredi. Très pratique quand son solde de congés est au plus bas. Et si vous pouvez vous le permettre, prendre deux jours en plein milieu de la semaine permet également de faire des économies sur certaines locations touristiques – d’autant plus en fin de saison.

Mais les micro-vacances, ce n’est pas seulement le célèbre week-end de trois jours ! Vous n’êtes même pas obligé de partir loin ou poser un congé supplémentaire. Une étude très sérieuse menée par des chercheurs de la Anderson School of Management (Université de Californie), parue en 2020, révèle ainsi qu’aborder son week-end comme des vacances peut augmenter le bonheur, réduire le stress et la négativité.

Qu’est-ce que ça change de traiter ses week-ends comme des vacances ? Les chercheurs ont d’abord découvert que ces « vacanciers » de fin de semaine ont tendance à dépenser plus d’argent que lors d’un week-end classique. Ce n’est en réalité qu’une conséquence d’un changement mental plus profond, comme l’explique au Washington Post Cassie Holmes, co-autrice de l’étude et professeur à UCLA : « Considérer le week-end comme des vacances transforme notre état d’esprit, nous poussant à sortir de notre mode d’action constante, où nos activités sont des éléments que nous essayons d’accomplir pour cocher notre to-do-list. L’état d’esprit des vacances nous donne l’impression de pouvoir faire une pause et de profiter du moment présent. »

Idéal pour ceux qui n’ont pas pris de vacances

Comment faire pour activer cet état d’esprit de micro-vacances afin de profiter du moment présent ? Il suffit de le dire… oui, tout simplement ! Le vendredi soir ou le samedi matin, formulez-le clairement pour vous-même : « Ce week-end, c’est les vacances ». Néanmoins, les auteurs de l’étude tiennent à mettre en garde les futurs adeptes des micro-vacances : cela ne remplace par la prise de congés classique car ils sont tout aussi nécessaires pour se reposer pendant l’année.

En revanche, le concept devient d’autant plus intéressant pour ceux qui n’ont pas eu de vacances cet été (ou trop peu). Par exemple, les nouveaux arrivés dans une entreprise qui n’ont pas encore acquis de congés payés. Certes, prendre des congés anticipés est une pratique tout à fait légale, mais ce n’est pas toujours simple selon le contexte ou la culture d’entreprise. Traiter ses week-ends comme des vacances peut donc permettre de souffler et de se reposer, de vaquer à des missions de bénévolat… d’autant qu’une prise de poste et la découverte d’un nouvel emploi peuvent être particulièrement fatigants ! En combinant des micro-vacances avec un petit voyage proche de chez vous, afin d’être un peu dépaysé, vous devriez survivre au mois de septembre sans encombre.