« Mon téléphone est plus important que vous ! «
Par Patrick Rasandi, Fondateur et dirigeant d’IPRH Consultants, Formateur, coach certifié, Membre du Bureau du Syndicat des Métiers du Coaching.
Alors que les mots : écoute, attention, harmonie, respect et qualité, restent au cœur de tous les discours sur le management bienveillant, un objet, un seul, peut venir trahir un comportement contraire : notre téléphone. La réalité, c’est que nous avons de moins en moins la capacité d’accorder aux autres une écoute active, car notre attention est davantage portée à la surveillance des notifications sur nos téléphones, que sur les propos d’un interlocuteur, ses paroles, ses silences, le son de sa voix, son regard… Notre dépendance au portable, et à tout ce qu’il représente, du lien familial permanent à la pression professionnelle de l’immédiateté ou tout devient urgent, notre téléphone est devenu plus important que tout.
Vous ne vous posez certainement pas la question, et vous n’avez aucune intention d’être déplaisant, désobligeant. Pourtant en gardant votre téléphone à portée de regard et de main, en toutes circonstances, le message renvoyé à votre entourage professionnel (comme personnel) n’est-il pas finalement : « mon téléphone est plus important que vous » ?
En nous montrant de moins en moins capables d’interrompre, même quelques minutes, nos interconnexions en ligne avec l’ensemble de nos réseaux et communautés, nous devenons de plus en plus incapables d’interagir correctement, normalement… avec des personnes en face-à-face. Notre cerveau devient même plus captif, réactif, aux notifications plutôt qu’à une présence humaine, in real life pourrais-je dire !
Commencer par montrer l’exemple
Combien de temps perdu à faire répéter son interlocuteur, car on ne suit pas réellement une réunion ou une conversation, l’esprit davantage mobilisé par son téléphone ? Mais dès qu’un mot nous interpelle, nous faisons répéter une phrase pensant pouvoir être concerné par le sujet.
Combien d’erreurs, de mal entendus au travail, du fait d’une mauvaise écoute, d’une oreille bien peu attentive, les yeux et donc le cerveau concentré sur la lecture de messages ou le défilé de publications sur un écran ?
Évidemment, quand on est à la tête d’une équipe, à animer, piloter, motiver… il ne suffit pas de déplorer cet état de fait, le faire remarquer ou le condamner. Il faut commencer par montrer l’exemple.
Dans certaines organisations, il est demandé de couper les téléphones pendant des réunions, voire de les ranger, ou même de les laisser dans un espace dédié, avant d’entrer en réunion. Mais pour certaines personnes, il suffira de sortir immédiatement une tablette au motif de prendre des notes ou de disposer d’une présentation, pour se reconnecter aussi vite à ses mails et réseaux sociaux… Là aussi, le dirigeant doit montrer l’exemple et ne pas déroger lui-même à la règle qui s’impose à toutes et tous.
Comprendre avant d’imaginer se corriger, se soigner
En posant près de soi son téléphone, ou plutôt en l’imposant entre soi et son interlocuteur, au moment d’une supposée interaction personnelle, qu’il s’agisse d’un entretien de recrutement, d’un rendez-vous client, d’une réunion avec son équipe (ou en famille à table), le message renvoyé est toujours le même : mon téléphone est plus important que vous. Parce que, inconsciemment, l’interlocuteur avec lequel vous échangez sait qu’à tout moment, il pourra être interrompu si le téléphone sonne ou si un message apparaît. La personne face à vous sait que votre attention est accordée prioritairement au téléphone et finalement à toutes celles et ceux qui passeront par le téléphone pour communiquer avec vous. Même une notification sur un réseau social, les news d’un média en ligne, ou la salade que mange une star de cinéma que vous suivez, sera plus importante que l’échange et la véritable interaction sociale que vous tentez d’avoir avec une personne à vos côtés.
Il faut donc bien le réaliser, le comprendre avant d’imaginer pouvoir le corriger, voire le soigner. Ensuite vous avez le choix de faire des pauses, de couper les notifications, ce qui est d’ailleurs très efficace pour réduire la charge mentale, même quand on est seul. En outre, combien de notifications, même professionnelles, durant une journée, sont vraiment essentielles au point de devoir en prendre connaissance instantanément ?
Il est donc bien possible de se séparer de son téléphone, par exemple le temps de se consacrer pleinement à un échange… ou alors il faut assumer son addiction et ses effets socialement dévastateurs, assumer ses contradictions avec un discours de bienveillance, et accepter de renvoyer à la face des autres : mon téléphone est plus important que vous !
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Article BONUS !
7 conseils pour une relation plus saine avec votre téléphone portable !
Par l’équipe IPRH Consultants :
Combien de temps passez-vous chaque jour devant des écrans ?
Une étude indique qu’une personne moyenne passe environ sept heures par jour sur des écrans connectés à l’internet. Et ce chiffre est encore plus élevé si votre travail vous oblige à utiliser un ordinateur.
La plupart d’entre nous utilisent les appareils numériques de manière excessive et passent beaucoup de temps à travailler ou à se distraire sur des téléphones mobiles, des tablettes, des ordinateurs portables ou même des lunettes de réalité virtuelle.
On nous accuse d’être dépendants de la technologie et on nous met souvent en garde contre les risques pour notre santé physique et mentale.
Un paradoxe important est que nous nous réfugions souvent dans le monde numérique pour échapper au stress du monde physique. Mais nous finissons par accumuler d’autres types de stress physique et numérique en cours de route.
Il faut bien comprendre que les appareils numériques offrent des avantages considérables, tels que la connexion, l’éducation et le divertissement. Le danger survient lorsqu’une utilisation excessive devient néfaste pour la santé.
D’un point de vue commun, fatigue visuelle, douleurs cervicales, sommeil de mauvaise qualité, stress, microtraumatismes répétés de toutes sortes et altération du fonctionnement des mains ne sont que quelques-uns des symptômes et qui sont dus à une utilisation excessive des écrans et des appareils.
Si l’un de ces symptômes vous décrit (ou décrit quelqu’un que vous connaissez) ou si vous avez simplement l’impression de passer trop de temps devant un écran, nos conseils sur la manière de reprendre le contrôle de la technologie pourraient peut-être vous être utiles.
Voici donc nos 7 conseils !