| Tribune Août 2024

Tribune Août 2024

« Femmes, façonnez votre avenir professionnel avec audace « 

Par Patrick Rasandi, Fondateur et dirigeant d’IPRH Consultants, Formateur, coach certifié, Membre du Bureau du Syndicat des Métiers du Coaching.

Dans le tumulte de notre époque, où chaque avancée semble à la fois porteuse d’espoir et rappel de défis persistants, la place des femmes dans le monde du travail demeure un sujet éminemment contemporain. Si les progrès sont indéniables, le spectre d’un déterminisme ancestral pèse encore lourdement sur les perceptions et ambitions professionnelles des femmes, enchevêtrées dans des attentes sociales séculaires.

Le déterminisme professionnel chez les femmes trouve ses racines dans une complexe toile d’influences culturelles, sociales et historiques. Dès l’enfance, les aspirations se voient souvent modelées, voire limitées, par des stéréotypes de genre insidieux. Illustration flagrante de cette dynamique, le domaine des STEM peine à attirer les jeunes filles, non pas du fait de compétences insuffisantes, mais sous le poids d’attentes genrées restrictives. Les interruptions de carrière, motivées par la maternité ou les soins aux proches, exacerbent ce phénomène, entravant la progression professionnelle et renforçant les stéréotypes autour des rôles « naturels » des femmes.

Briser les barrières : vers une véritable équité entre hommes et femmes dans le monde du travail

Bien que les écarts entre hommes et femmes dans le monde du travail se réduisent progressivement, des inégalités significatives persistent, affectant non seulement la participation des femmes à la force de travail, mais aussi leur progression de carrière et leur rémunération. Cette situation ne résulte pas uniquement des choix ou des préférences des femmes, mais découle d’un ensemble complexe de barrières structurelles et culturelles qui limitent leurs opportunités.

Selon les données récentes de l’OCDE, l’écart de rémunération entre hommes et femmes reste une réalité obstinée, les femmes gagnant en moyenne 13 % de moins que les hommes dans les pays membres. Les données de l’Institut de la Statistique de l’UNESCO montrent, quant à elles, que les femmes restent sous-représentées dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM), avec seulement 28 % des chercheurs dans le monde étant des femmes. Cette sous-représentation limite l’accès des femmes à certains des secteurs les plus innovants et les mieux rémunérés de l’économie mondiale.

Pour réduire cet écart et promouvoir une véritable équité dans le monde du travail, il est essentiel d’adopter des politiques inclusives qui soutiennent l’égalité des chances pour tous, telles que des mesures de soutien à la parentalité équitable, des initiatives visant à encourager la diversité dans les secteurs dominés par un genre, et des pratiques de rémunération transparentes pour combattre les discriminations salariales.

En définitive, la lutte pour l’égalité des genres dans le monde du travail n’est pas seulement l’affaire des femmes ; elle requiert un engagement collectif de la part de tous les acteurs de la société, incluant les gouvernements, les entreprises et les individus, pour démanteler les barrières systémiques et culturelles qui perpétuent les inégalités.

La prise de risque, entravée par des barrières invisibles

La capacité à prendre des risques est souvent saluée comme un moteur de succès et d’avancement professionnel. Pourtant, un ensemble complexe de biais conscients et inconscients freine nombre de femmes dans leur élan.

La peur du jugement, l’auto-sabotage, et le syndrome de l’imposteur se dressent telles des ombres menaçantes, sapant la confiance et la volonté d’explorer des territoires professionnels moins conventionnels. Les normes de genre, assimilées dès le plus jeune âge, susurrent que prudence est mère de sûreté, décourageant ainsi (trop souvent) l’audace, la prise de risque et l’ambition.

Le management de transition : un pont vers l’émancipation

Le taux d’emploi global des femmes, stagnant à 47,7 %, face à 72 % pour les hommes, selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT), est un signal d’alarme. Cet écart, loin d’être une simple statistique, reflète un ensemble d’obstacles systémiques entravant l’accès des femmes à l’emploi et leur maintien dans des postes à leur juste valeur. La route vers l’équité professionnelle est pavée de luttes contre ces inégalités persistantes.

Face à une réalité où les femmes seniors rencontrent davantage de difficultés à se maintenir en emploi, le management de transition se révèle comme un horizon riche de promesses. Bien que minoritaires dans ce secteur, avec seulement 29 % de femmes embrassant cette voie, il représente une opportunité inestimable de redéfinir sa carrière, de relever des défis et d’exploiter pleinement ses compétences dans un environnement qui valorise l’audace et l’innovation.

Face à ces réalités, encourageons chaque femme à saisir les rênes de son avenir professionnel. Il est grand temps de briser les chaînes de l’incertitude, de transcender les préjugés, et de poursuivre avec détermination la carrière de vos rêves. Le potentiel en chacune de vous demande à être libéré, exploré, et célébré. Mesdames, l’heure est venue de tracer un chemin audacieux vers le succès, armées de votre savoir, de votre expérience, et de votre indéfectible volonté.

Embrassez le risque, déjouez les stéréotypes et élevez-vous au-dessus des conventions. Le monde professionnel ne demande qu’à reconnaître et valoriser votre contribution unique. Ensemble, faisons de l’équité professionnelle une réalité tangible, où chaque femme peut, sans entrave, façonner son avenir avec audace et passion. Forgez votre avenir avec courage : le monde est prêt à célébrer votre succès.

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Article « Coaching » BONUS !

« 5 qualités managériales (insoupçonnées) à cultiver pendant l’été… et plus !!

Par l’équipe d’IPRH Consultants :

Lorsque la philosophie se met au service du management, de nombreuses qualités humaines, sous-valorisées en temps normal, deviennent la solution en entreprise. Et si la joie, l’esprit de liberté ou l’amour étaient des facteurs de performance et de résolution de conflits ?

1. La sensibilité

D’abord, la sensibilité. Que ce soit du côté des membres de l’équipe ou de celui du manager, qui peut se montrer exemplaire en la matière. « On ressent très tôt dans la vie professionnelle la nécessité de s’endurcir, d’être fort, voire de dominer pour ne pas être dominé. Les égos s’affrontent très vite et les blessures s’accumulent, contribuant à annihiler le trésor de sensibilité qu’on porte en soi quand on a vingt ans ». Or, si « l’hypersensibilité est une source de grande souffrance, la sensibilité est une qualité qui devrait faire partie des critères de recrutement. Elle engendre une réceptivité très forte à n’importe quel champ des cinq sens, par la capacité à ressentir tout ce qui se passe autour de soi (…) » !

Concrètement, elle permet de meilleures décisions. « Décider et agir implique de ressentir et pour cela d’avoir de la proximité avec les autres. Les êtres sensibles ont une meilleure appréhension de la complexité du réel, ils sont moins réductionnistes, plus ouverts sur la réalité telle qu’elle est ». En rappelant une citation d’Aristote : « Celui ou celle qui ne ressent pas d’émotion est incapable de prendre une décision juste. »

2. La créativité

D’après nous, la créativité est également un levier important de performance en entreprise : « Il faut toujours garder son âme d’enfant« , y compris au travail. « Si l’on perd sa capacité d’étonnement, d’émerveillement, l’esprit se dessèche et les idées deviennent circulaires. » Certes, la sphère professionnelle est « un grand jeu de rôle où l’on s’efforce d’être sérieux. » Mais, « l’aspect ludique est important au sein de l’entreprise, et essentiel à la réussite de chacun. Loin de nous l’idée de dénigrer le sérieux, parfois même la gravité d’une situation ou d’une décision managériale. Mais ne pas se prendre au sérieux est souvent salutaire. »

3. La joie

Autre posture, source de productivité ? La joie. En entreprise, « ceux qui travaillent et agissent joyeusement sont un exemple extrêmement productif. La joie reflète les signes d’une réconciliation avec soi-même et avec les autres. Ces signaux sont communicatifs et leurs effets contagieux. Ils doivent venir du plus profond de soi pour être crédibles et partagés (…) L’entreprise a besoin de gens joyeux et ce sont eux qui réussissent le mieux. Ils nous entraînent dans leur chorale, ils sont solaires ». Un membre de l’équipe livre une anecdote personnelle : « J’ai lutté une grande partie de ma vie pour que la joie profonde qui est en moi ne soit pas étouffée par les cyniques et les agresseurs de tous bords. Cela a été un combat, un vrai challenge. »

4. L’esprit de liberté

Si cela peut paraître contre-intuitif, dans des univers professionnels parfois rigides, l’esprit de liberté est également à valoriser. Il se caractérise par l’humour, selon nous. Il permet de « désamorcer les conflits. La légèreté combat les habitudes routinières et pesantes. Très souvent, un éternuement de l’esprit ou un rire permet de se libérer du stress et atténue les tensions autour de soi (…) Les esprits grincheux et râleurs ne font pas de grands managers, ils ont les pieds cloués au sol et la tête lourde. »

« Chez l’enfantil y a la soif d’apprendre, le rire et l’insolence. La perception des choses importantes, la promesse de futurs lointains, la fulgurance et l’énergie, le présent sans nostalgie, et avant tout, cette pulsion de vie indispensable à la chance et au succès. L’enfance est un risque pris à chaque instant, c’est l’esprit de liberté qui demeure en chacun. »

5. L’amour

Enfin, la qualité managériale la plus insoupçonnée de toutes – et peut-être la plus audacieuse au travail : l’amour. Nous soulignons que « mettre de la philosophie, de la sagesse, de l’intelligence dans sa vie n’est possible que s’il y a de l’amour. Je ne parle pas de l’amour de soi qui est source de tous les conflits, mais de l’amour des autres, que l’on nomme bienveillance, empathie, générosité, charité, et altruisme au sens large. Cet amour aide au bien commun, il construit et nourrit toute association d’êtres humains. Le souci de l’autre s’incarne dans la politesse et la courtoisie. Il s’agit là de la valeur la plus importante qui soit, dans la vie de la cité, comme celle de l’entreprise, dans la vie de famille, au sein d’une communauté. Aimer fait partie intégrante de l’esprit d’entreprise, c’est un vecteur puissant, qui rassemble et emmène vers des sommets. »

Nous termine en précisant que « nous sommes des êtres multi-dimensionnels. Réussir sa vie, c’est donc se réconcilier avec soi-même, puis avec le monde du travail, en donnant notamment du sens à ses actions. Nous encourageons, surtout les jeunes qui doutent, à faire changer les choses dans le secteur dans lequel ils exercent, même si cela demande du courage. Il faut se battre là où se trouve la vie économique et politique. Ils ont des qualités et une vision utiles au monde de l’entreprise. La sensibilité est aussi importante que la technicité. C’est plus une arme qu’une faiblesse. Sans cela, une entreprise finit par manquer de vision. »

Que ces belles qualités qui sont innées en nous puissent être le moteur de notre vie quotidienne !

Nous vous souhaitons un très bel été !!